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Blandine Rinkel
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« Quand j'écris le mot famille, allez savoir pourquoi, je mange le m - on lit faille.
C'est depuis cette fêlure que j'ai écrit ce livre. D'aussi loin que je me souvienne, sortir de chez moi allait avec un immense soulagement et, plus secrète, une profonde joie. L'extérieur était une promesse. Là où certains voient un refuge, d'autres voient une prison. Ceux-là préfèrent la fuite à l'ancrage, et s'inquiètent d'une vie trop normée. C'est à ces personnes que je m'intéresse ici : celles qui, par instinct, se méfient du familier. Celles qui se sentent fauves, désaxées, intimement exilées. Celles que le groupe a expulsé, ou qui le rejettent, pour des raisons intimes, politiques ou métaphysiques - tout à la fois. Celles qui, tout en aimant leur foyer, s'y sentent parfois piégées. Celles qui refusent, ne parviennent pas, ou n'aspirent pas, à s'établir.
Toutes celles qui doivent couper pour rester vivantes. »
B. R.
Après Vers la violence Blandine Rinkel nous livre un récit littéraire, personnel et critique sur la famille : comment en sortir, habiter d'autres lieux, imaginer d'autres liens. À la croisée des mondes de Maggie Nelson et de Rebecca Solnit, La Faille est un texte libre, rigoureux et sensible, qui nous met en mouvement et nous amplifie. -
GRAND PRIX DES LECTRICES ELLE 2023
« Il ne m'avait pas légué la douceur, la confiance ni la foi. Pourtant j'héritais de lui les trois choses auxquelles je tenais le plus au monde. J'héritais de lui l'absence, la joie et la violence. »
Plus grand que la vie, Gérard illumine les jours de sa fille, Lou. Fort et fantaisiste, ce baby-boomer aux allures d'ogre ensorcèle tout : les algues deviennent des messages venus des dieux, les tempêtes des épreuves militaires, ses absences des missions pour les Services Secrets. Mais que fait cette arme dans la table de nuit ? Qui sont ces fantômes d'une famille disparue, surgissant parfois au détour d'une conversation, dans un silence suspendu ? D'où viennent, surtout, ces accès de cruauté - ceux-là même qui exercent sur sa fille fascination et terreur ?
A travers l'histoire d'une enfance trouble, dans ces paysages de l'ouest français où la mer et la forêt se confondent, Vers la violence rappelle comment nos héritages nous façonnent, entre chance et malédiction. -
Tu avais l'âge de quitter ton enfance, l'âge où on se sent libre et où, dans le train pour Paris, on s'assoit dans le sens de la marche.
Dès ton arrivée, tu t'es sentie obligée de devenir quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui n'oserait plus dire « je ne sais pas ». C'était la ville qui t'imposait ça, dans ce qu'elle avait à tes yeux de violent et de désirable : sa culture.
Puis tu as rencontré Elsa.
Elle avait le goût des métamorphoses.
Blandine Rinkel a fait une entrée en littérature très remarquée avec L'abandon des prétentions, paru chez Fayard en 2017. Le nom secret des choses est son deuxième roman. -
« Qu'est-ce qu'une vie réussie ? » Au bic, Jeanine recopie la question sur un post-it, puis, comme chaque jour, part marcher. Croisant, au cours de ses dérives, divers visages : un architecte syrien fuyant son pays, un danseur étoile moscovite, une mythomane espagnole...
Ne sous-estime-t-on pas, d'ordinaire, l'amplitude des voyages intérieurs suscités par ces rencontres fortuites ?
Sans doute fallait-il, pour en prendre la mesure, le regard d'un proche. C'est sa fille qui dresse le portrait de cette femme de soixante-cinq ans, en autant de fragments, composant un kaléidoscope où se confondent le monde et une mère.
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Jeune romancière et musicienne, engagée dans son époque à travers l'art de la scène et les livres, Blandine Rinkel revient ici sur le sens de l'écriture : se rapprocher des autres, rendre la vie plus désirable. Évoquant aussi son parcours, son enfance, ses lectures fétiche, oscillant entre le roman et les sciences humaines, elle déploie une curiosité infinie pour le monde. Elle tente d'y définir sa place. Sa maturité réflexive, associée à sa jeunesse, en fait un témoignage fort et sensible sur la manière dont une personne de 30 ans affronte de nos jours la vie. Pour elle, ce qui importe aujourd'hui, c'est d'oser se laisser déborder par ses affects, ses joies, ses inquiétudes. Elle ne partage pas la passion de l'époque pour le pire et le manque d'empathie général. Plus qu'une leçon de sagesse, elle livre ici une leçon de vie, roborative et stimulante. La voix d'une génération qui a connu la disparition des oiseaux, la raréfaction du silence et la pollution de l'air. Une promesse d'énergie.