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Prix
Lucie Taïeb
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La mer intérieure : En quête d'un paysage effacé
Lucie Taïeb
- Flammarion
- Terra Incognita
- 4 Septembre 2024
- 9782080453044
"S'il fallait commencer par une image, ce serait celle des époux Domain. Et s'il fallait commencer par un mot, ce serait leur patronyme, Domain, d'origine huguenote, que l'on prononce en allemand comme le nom commun français «domaine» dont on mouillerait un peu le «i»". Les voici, cheveux gris, elle, toute droite, et lui, le front un peu penché vers la terre, non pas comme si les ans l'avaient courbé, mais comme on porte toujours de nouveau le regard vers le lieu de son attachement. La colère qui les anime ne se lit pas sur leur visage, ils ne haussent guère la voix. Ils portent la révolte comme une lassitude." Dans ce récit choral de la lutte acharnée menée par des habitants pour sauver leurs lieux de vie et leurs environnements, Lucie Taïeb relate la découverte d'espaces où se côtoient ce qui n'est plus et ce qui n'est pas encore.
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Pendant plus de cinquante ans, au sud de Manhattan, l'île de Staten Island a accueilli les ordures de la ville de New York. Plus de 29 000 tonnes de rebuts se déversaient chaque jour dans cette décharge à ciel ouvert, visible de l'espace. Fermée en 2001, Freshkills ne rouvrira qu'en 2036 - une fois reconvertie en gigantesque « parc récréatif ».
Camouflée. Refoulée. Aseptisée.
Que dit d'une société le traitement de ses déchets? Ne vivons-nous qu'en surface ? Une promenade hantée et poétique parmi les impensés de la consommation - les pôles invisibles de notre monde.
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Une flic exemplaire démissionne sans explication. Plongée dans le présent et le passé d'une femme sans concession avec son époque et son milieu.
Laure Vertu, capitaine de police depuis plus de dix ans, enquêtrice hors pair, démissionne brutalement et sans en donner la raison à quiconque.
Ce geste incompréhensible n'est que le premier d'une série de refus que la capitaine choisit d'opposer au monde tel qu'il est, à ses violences, ses dénis, ses compromissions.
Plus seule que jamais, retirée loin de tout ce qui fut sa vie, commence pourtant pour elle la plus cruciale de toutes ses enquêtes, celle qui plongera au coeur de ses propres gouffres.
" Le roman se fait l'écho - de façon oblique, avec l'insistance décalée, la légèreté et les dissonances propres à l'écrit - de violences contemporaines. " En attendant Nadeau " La question de l'identité est une des lignes directrices de ce roman, à commencer par l'identité du livre lui-même, s'agit-il d'une enquête ? d'une quête ? d'un texte politique ? d'une série onirique ? C'est cet espace de la fiction que déplie Lucie Taïeb : espace d'une écriture sans fin, comme la quête est elle-même sans fin. " Diacritik -
Freshkills ; recycler la terre
Lucie Taïeb
- La Contre Allée
- Un Singulier Pluriel
- 22 Octobre 2020
- 9782376650225
L' île de Staten Island, à New York, a hébergé de 1948 à 2001 ce qui devint peu à peu l' une des plus grandes décharges à ciel ouvert du monde.
Mordor urbain, la décharge de Fresh Kills - que l' on disait visible de l' espace - ne devait initialement être opérationnelle que pour trois ans. Mais au fil du temps, des montagnes d' ordures, littéralement, s' y sont érigées. La dernière barge de déchets y sera déposée en mars 2001.
C' est là qu' on stockera les débris issus des attentats du 11 septembre.
Aujourd' hui, le site de Freshkills se transforme en un parc verdoyant, parmi les plus grands de New York, construit au-dessus des déchets enfouis.
Dans ce récit-documentaire à la croisée des genres, Lucie Taïeb remonte aux origines de cette décharge de Babel pour « penser le problème de manière poétique » et comprendre ce lieu qui, à l' apogée de sa production, traitait jusqu' à 29 000 tonnes d' ordures par jour.
S' intéresser à l' histoire de ce site et à la façon dont nous traitons nos déchets est aussi pour l' autrice l' opportunité de questionner l'usage du langage technocratique et marketing pour influencer notre perception du réel.
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« Comprends-moi bien, pourtant. Je ne dis pas que ton histoire n'est pas la vraie. Je dis seulement qu'elle n'est pas assez forte face à la leur. Et tu as déjà compris, puisque tu la tais, tu sais déjà, sans doute, qu'il vaut mieux, toujours, dans une famille où règnent des histoires divergentes, et dans le monde tel qu'il va, être du côté des histoires les plus fortes. » Au coeur de l'été, une fille étrangère vient troubler le quotidien morne d'Oskar et de sa soeur, qui habitent avec leurs parents une maisonnette en bordure d'une voie de chemin de fer désaffectée. En parallèle de ce récit d'initiation, ou plane l'ombre d'un drame, se déploie une société entièrement dévouée au travail et a l'asservissement des esprits et des corps. Il règne dans cet univers un discours de terreur, la promesse d'une terrible menace qui est sur le point d'advenir et que seule Stern, héroïne placide, poète plus que guerrière, ose défier.
Au cours de quatre saisons mouvementées, Les Échappées tisse un récit de l'émancipation par le mouvement. On suit des femmes qui ont choisi la fuite par courage, pour se sauver et sauver celles et ceux qu'elles aiment, pour échapper à une parole autoritaire et mensongère, à un pouvoir oppressant et destructeur. Lucie Taïeb noue, en deux intrigues parallèles, un drame qui met en opposition, dans la sphère intime et dans la sphère politique, des individus isolés face à un pouvoir qui pourrait les écraser, mais dont ils parviennent à s'affranchir.
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Peuplié, c´est l´aventure d´un arbre devenu verbe. Peuplié, c'est aussi l'histoire de Fredinand Man et Liesl Wagner, amants tragiques, partageant tous deux l´infortune d´une naissance «entre deux siècles». À cette trame minimale, s´entremêlent librement des échappées sonores, des axiomes existentiels, de longues douches «comme remèdes universels», et une traversée de l´Europe germanophone où croiser, en pensée ou dans le texte, Heine, Apollinaire, Hölderlin, Bachmann. Peuplié, c'est enfin le lieu où s'égrènent des questions adressées à chacun, mais qui n'attendent pas de réponse : comment accepter ce qui ne peut pas l´être, comment renaître de ses cendres, la poésie estelle dépeuplée, comment faire encore trembler le poème, comme tremble la couronne de l'arbre, d´un mouvement multiple, harmonieux, communicatif ?
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Les contes du paradis Tome 1 ; Peter Le Coq, l'oiseau de paradis, le paradis du pré
Kurt Schwitters, Kate Steinitz
- Ypsilon Éditeur
- Ymagier
- 16 Novembre 2016
- 9782356540720
Les Contes du paradis sont le fruit de la collaboration entre Kate Steinitz et Kurt Schwitters. Ils présentent tout d'abord du point de vue formel un grand intérêt, puisqu'ils associent un travail d'illustration par insertion au sein du texte de dessins découpés, à un travail de variation typographique d'une grande inventivité. Le projet de Kate Steinitz et de Kurt Schwitters était de créer une nouvelle sorte de contes pour enfants : un livre dont la portée éducative ne soit pas mise au premier plan, mais qui privilégie bien plus l'imagination, la fantaisie. Les contes sont ainsi nés, comme le relate Kate Steinitz dans un livre de souvenirs, dans sa cuisine, sous l'impulsion tant de Schwitters que des enfants présents au cours du processus de création, et notamment d'Ernst, le fils de Kurt Schwitters. Cet ouvrage trouva place dans la maison créée par Steinitz et Schwitters, les éditions APOSS (A pour « actif », P pour « paradoxal », OS pour « dépourvu de sentimentalité » et S pour « sensible »). En résulte un ouvrage d'une grande fraîcheur, composé de trois contes - « Peter Le Coq », « L'oiseau de paradis », « Le paradis du pré » - dont les personnages récurrents sont un petit garçon, Jacocot, et une créature fantastique, le Peter Le Coq, muni d'une hélice, et monté sur une toupie. Ces contes, de par l'univers à la fois très quotidien et l'imaginaire débridé qu'ils mettent en scène, de par, aussi, leur langue simple et authentique, marquée d'oralité et de maximes d'une logique déroutante (« quand on voit une vis, il faut tourner ») sont à la fois adaptés à un jeune public actuel et se lisent comme une oeuvre dada singulière et réjouissante.
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Depuis Distance est le récit d'une rupture immobile et invisible. La voix qui s'exprime, parvenue « au milieu de sa vie «, trace une cartographie lacunaire de ses attachements, affectifs, charnels, spirituels.Tout en s'ancrant dans un quotidien estival (on y reconnaît les bribes d'un décor montagnard), le texte se nourrit de la tension ente ces attachements, l'ombre des pertes, et un désir de liberté qui implique la mise à distance irrévocable de tout ce qui entrave, de tout ce qui «retient.»
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Une femme se réveille seule dans une pièce blanche et close, une autre marche dans la lande bordant une falaise, tentant d'éviter l'homme qui vient vers elle, une autre enfin est placée en quarantaine, atteinte d'une syphilis étrange. Dans son premier roman, Safe, Lucie Taïeb met en scène une ou plusieurs femmes, selon la lecture que l'on choisira de faire, aux prises avec une peur abstraite. Oscillant entre rêve et réalité, cette peur se déguise de diverses manières, la peur de l'autre, du dehors, du vide, elle pèse de tout son poids et elle nous tétanise, elle n'a pas de nom, seulement des masques. Ces peurs, sont-elles l'écho lointain d'une peur ancestrale, qui serait comme chevillée au corps, ou sontelles au contraire le fruit d'une organisation de la protection par la société ?
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La Retenue, ou une certaine arithmétique de l'intime dans la chaleur des étés. Dans la touffeur, se souvenir des étés : se désunir, se réunir, se perdre, se retrouver, faire l'expérience du manque, de l'effacement, de la plénitude. dilatation - joie - / si dehors les corps les cris la musique à gogo le / bal / ici couchés l'un à côté de l'autre non pas contre ici nos corps ne / se touchent / pas l'un à côté de l'autre cette / joie / des corps dehors la chaleur et la bière et par tous les pores / l'alcool et la sueur joie de la danse limite presque atteinte cette / sensation très vive de / vivre d'être pleinement d'être enfin pleinement par les corps.
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Territoires de mémoire : l'écriture poétique à l'épreuve de la violence historique
Lucie Taïeb
- Classiques Garnier
- Perspectives Comparatistes
- 1 Octobre 2012
- 9782812407864
Comment lire, aujourd'hui, les poèmes de Nelly Sachs, d'Edmond Jabès et de Juan Gelman, qui ont tenté de dire, dans la deuxième moitié du xxe siècle, la violence historique ? Écritures de la perte, ces poèmes gardent vive la trace des victimes disparues et se constituent, pour elles, en mémoriaux. Ils sont également écritures de l'exil, où se noue un lien complexe entre histoire et mémoires collectives. Écritures de la mémoire, leur enjeu profond est celui de la transmission même.
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Lucie Taïeb, pour sa première création, choisit une forme fragmentée pour mieux faire se croiser les voix de plusieurs personnages qui s'adressent à un être cher absent. La mort, la disparition et l'exil se côtoient dans ces appels où le manque cède parfois la place à la violence de l'incompréhension.
Sidonie Mangin a choisi la gravure pour accompagner ces errances. Les figures qu'elle déploie, narratives et mystérieuses, font ainsi écho à l'atmosphère fuyante du texte.