Cachée au cour d'un vallon verdoyant, l'abbaye du Thoronet offre une vision saisissante, assez proche de ce qu'était un monastère cistercien au Moyen Âge. Elle a conservé, en effet, à l'intérieur de son enceinte, certaines installations liées à la vie quotidienne des moines blancs : porterie monumentale, vestiges de l'hôtellerie, cours et jardins clos de murets. Au centre de cette "cité", l'église, d'une grande pureté de lignes, et le cloître, d'une élégance rude et austère, constituent des chefs-d'oeuvre d'architecture.
En 1098, est fondé l'ordre cistercien, qui refuse le monde urbanisé, lui préférant la nature et une vie en autarcie, tournée vers le labeur, la prière et le recueillement. Les abbayes, qui se développent rapidement à partir du xiie siècle, répondent à cette règle. L'existence quotidienne des moines est indissociable du lieu qui les accueille : la forme prime sur le décor, l'abstraction sur le figuratif. L'abbaye du Thoronet, créée dans les années 1170, est, de ce point de vue, un exemple parfait de cette interpénétration de l'architecture et du monde divin. Elle est l¿une des " trois s¿urs provençales " avec Sénanque et Silvacane.
Dans la première partie, " À la rencontre de... ", l'auteur évoque l'histoire de la construction de l'abbaye et des rapports entre l'architecture et la vie monastique des cisterciens. La deuxième partie, " Regards sur... " est la découverte par l'image de l'abbaye et des bâtiments qui la composent (église abbatiale, cloître...). Dans la dernière partie " Savoirs au-delà¿ ", l'auteur aborde trois thèmes : les abbayes cisterciennes de Provence ; l'ordre de Chalais, proche de celui des cisterciens ; Le Thoronet et la création contemporaine (architecture ¿ à travers la personnalité de Fernand Pouillon ¿, photographie, littérature...).
Chargée d'études et de recherche à l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives), Nathalie Molina est chercheur associé au laboratoire d'archéologie médiévale méditerranéenne (université d'Aix-en-Provence). Elle est l¿auteur de L'Abbaye du Thoronet et de L'Abbaye de Silvacane, parus dans la collection Itinéraires aux Éditions du patrimoine.
Die Zisterzienser gründeten in der Provence nur wenige Abteien, doch drei von ihnen erlangten große Berühmtheit. Diese „drei Schwestern" sind Sénanque, Silvacane und als älteste Le Thoronet. In einem abgeschiedenen, grünen Tal gelegen, das seit Kurzem unter Naturschutz steht, vermittelt die Abtei Le Thoronet einen wirklichkeitsnahen, faszinierenden Eindruck des Lebens in den mittelalterlichen Zisterzienserklostern. In der umschlossenen Anlage konnen Einrichtungen wie das monumentale Pfortenhaus, Reste des Gästehauses, Innenhofe und ummauerte Gärten besichtigt werden, die den Klosteralltag der „weißen Monche" einst prägten. Sie alle wurden im Rahmen umfangreicher Grabungen wissenschaftlich erforscht. Das Zentrum dieses Komplexes bilden die Abteikirche mit ihrer klar und schlicht gehaltenen Architektur sowie der Kreuzgang, der in seiner sproden Eleganz bereits zur Zeit der Franzosischen Revolution als Meisterwerk der Baukunst erkannt und 1840 in die erste Liste historisch wertvoller Baudenkmäler aufgenommen wurde.
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