La maison de Ram est immense, même plus que ça, c'est un aéroport.
Depuis qu'il y vit avec sa maman, il en connaît tous les coins, et aussi beaucoup de ceux qui y travaillent. Il faut chaque jour ressembler aux voyageurs, faire semblant pour passer inaperçu.
Après une rupture amoureuse douloureuse, Jeanne, 16 ans, est envoyée chez sa tante dans la vallée de la Roya. Elle y découvre, stupéfaite, que cette dernière est une militante active, venant en aide aux migrants qui tentent de passer la frontière italienne pour entrer en France. Sylvie Deshors a su romancer son propos avec talent pour donner un livre intelligemment documenté, sensible sur la question des migrations et juste dans les émotions.
Lucile a perdu sa mère adorée il y a quatre ans, et depuis, son père a sombré. Un jour, exaspérée, elle quitte la maison et s'installe dans une caravane, au bout du pré, dans laquelle sa mère aimait se réfugier pour peindre. Avec l'aide de trois copains, elle se construit un refuge, mais mène aussi l'enquête sur les raisons de la faillite du restaurant de ses parents... Portrait positif d'une bande d'adolescents, luttant contre la désespérance et l'ennui, dans un petit bourg du Limousin.
Deux adolescentes fuguent de chez elle et rejoignent un campement d'opposants à l'élargissement d'un aérodrome, installé dans une forêt. Elles découvrent la vie collective, le combat, sous la protection d'une vieille militante, avant de retourner chez elles, transformées. Sylvie Deshors s'est inspirée de la lutte contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes. Un roman très ancré dans l'actualité, à la façon du "Garçon qui volait des avions", d'Elise Fontenaille.
Le soir de Noël, un ado se rend avec sa mère dans l'immense centre commercial de sa ville, en bord de mer. Les Caddies sont pleins, les cartes de crédit flambent.
Mais on comprend bientôt que sa mère a tenté de voler une console de jeu pour la lui offrir, car, au chômage, elle n'a pas les moyens de la lui payer. Elle a été arrêtée par un vigile tandis que lui, poursuivi par un autre, a pu s'enfuir. Seul le soir de Noël, hanté par l'arrestation de sa mère, il se réfugie sur la plage et se cache sous un rocher, en surplomb de la mer. Il est surpris dans sa cachette par un type d'une vingtaine d'années, un gars immense mais aux yeux doux, pas un psychopathe, juste un jeune paumé, Nasta, qui vit dehors, depuis que son beaupère l'a viré. Tout de suite Nasta le surnomme Minus parce qu'en dépit de ses quinze ans, il est un petit poids à côté de ce géant au crâne rasé, en blouson de cuir et rangers.
Alors, plutôt que de rester seul dans la nuit, sans nouvelles de sa mère, Minus grimpe derrière sa mobylette et va, avec lui, voler des Pères Noël accrochés aux façades des maisons et des magasins. Comme un pied de nez aux festivités de Noël.
Mais ce qui était un jeu dérape vite :
Sur leur route ils rencontrent un Père Noël bien vivant, un vrai clochard celui-là, qui les entraîne dans un blockhaus. Alors que Nasta sort un moment dans la nuit, le clochard referme la porte blindée, retenant Minus prisonnier. Le cauchemar de Noël commence : avec une comparse, il décide de demander une rançon pour libérer Minus.
à la façon d'un jeu vidéo ou d'un manga, Sylvie Deshors nous entraîne dans un roman noir à rebondissements, où les méchants sont vraiment méchants et les combats sanglants. Un imaginaire dans lequel les ados vont se retrouver, où l'on joue de la peur et du frisson.
Installé sur le toit du transformateur, bô dessine.
Seul, tranquille, loin de l'agitation de la ville dont il se sent exclu. bô est sourd. un jour, il trouve son refuge squatté par angela, une jolie brune teigneuse, cible désignée d'une bande de garçons qui s'acharne contre elle au collège, et colporte des rumeurs sur son compte. drôle de rencontre que celle de ces deux-là qui décident, sur un coup de tête, de prendre le large.
Après une journée à jouer aux cartes dans la cabane perchée qui domine leur cité, Nils et Zéna - sans oublier Kraï - partent en expédition dans un hangar à l'abandon, au fond de l'impasse.
Ils découvrent, caché dans le sous-sol, un stock de vêtements Benzine, marque très prisée par les jeunes ; ça sent la contrebande...
De leur cabane perchée, Zéna et Nils aperçoivent un incendie qui s'est déclaré dans le quartier. Guidés par Kraï, ils atteignent le départ du feu...
Ils sont furieux de découvrir que Blaise, un SDF qu'ils connaissent bien, a été accusé sans preuve d'être l'incendiaire. Blaise est innocent, ils en sont certains. Il faut le dédouaner !
Alors que Nils et son petit frère mutique Pou se dirigent vers l'école maternelle, ils passent devant le manoir, la demeure du commandeur, et sont poursuivis par son garde du corps, la gorgone. Ils réussissent à le semer et arrivent à l'école, mais, quelques heures plus tard, Pou disparaît. Nils et Zéna mènent alors l'enquête qui les entraîne sur la trace d'un cirque clandestin.
Ils l'ont appelé " Malheur ". Parce qu'il était le 13e à rejoindre la bande de la ligne D, qui vit dans les couloirs du métro. Des malheurs, il n'y a que ça, dans l'univers sans pitié des enfants de la débrouille. Bien sûr, il y a la grande Mila, mais son bonheur à lui, minuscule, est caché dans sa chaussure. Un bonheur en papier, fait de consonnes et de voyelles, légué par une grand-mère très tendre. Va-t-il lui ouvrir enfin le chemin de la liberté ?
Un matin, le père de Tomi, 11 ans, lui annonce qu'il va descendre dans la vallée, dans ce monde qu'il n'aime pas... Leur maison est trop grande, ils pourraient la partager.
Tomi regarde le cirque de montagnes où ils vivent, les cascades gelées dégringolant des falaises, le torrent furieux... Il pense que jamais personne ne viendra vivre ici. Des visiteurs vont pourtant se succéder, des gens un peu perdus, des enfants, des migrants... Chacun s'occupe du potager, tous essaient de vivre en harmonie malgré les conflits. L'idée de constituer une troupe de cirque les fédère et quand la grande tempête s'abat sur ces sommets isolés, les nouveaux amis vont grimper encore plus haut, là où le ciel semble si bleu. Un roman autour d'une belle utopie partagée, au verso de notre monde.
Thibo vient de déménager. Nouveau décor, nouvelle école. Pas facile de retrouver des repères, et encore moins quand on n'entend pas bien. Car Thibo est sourd.
Cette année, il a voulu aller dans une école « normale », avec des enfants « normaux ». Il l'a voulu, mais parfois il ne veut plus y aller. Il est fatigué de lutter pour exister tel qu'il est.
On le suit pas à pas dans ce quotidien fait de bruits étouffés, de moqueries cachées, d'appareil auditif cassé. Le découragement est tellement immense qu'un jour, de lassitude, il disparaît. On s'inquiète pour lui, on le cherche. Ce sera l'occasion que s'exprime une amitié patiemment tissée. Ce morceau de vie fort et émouvant est inspiré de l'itinéraire personnel de Sylvie Deshors.
À Oulan Bator, capitale de la Mongolie, Sensha découvre une vie diamétralement opposée à celle qu'elle connaissait jusqu'alors. Elle qui a grandi dans la steppe, au rythme du pas des chevaux, doit trouver de nouveaux repères dans ce tourbillon de modernité. Sensha est accueillie par sa tante.
Scolarisée, elle découvre les livres, le cinéma, les boutiques. Elle accède aussi à des soins. des soins dont son petit frère, atteint d'une grave malade cardiaque, aurait sûrement bien besoin là-bas dans sa yourte. Sensha va quitter la capitale et traverser l'immense steppe, à ses risques et périls, pour apporter à Tomoo les médicaments dont il a besoin. Mais entre les recettes traditionnelles du chaman et ses médicaments, que va choisir la famille.? Et n'arrivera-t-elle pas trop tard.?