On connait le Takeshi Kitano acteur, réalisateur, artiste et présentateur télé fantasque, mais on ne sait pas grand chose du gamin qu'il a été.
Dans ce roman court et percutant, il nous raconte ses jeux de gosse, la pêche aux écrevisses, les caramels qui collent aux dents, les petites combines. Mais aussi le quotidien sordide: un père alcoolique et violent, une mère d'une exigeance étouffante, la pauvreté, les galères.
De son ton direct et sans fioritures, l'artiste iconoclaste nous replonge dans le Japon d'après-guerre, et, par un inventaire à la Pérec, donne à vivre un voyage doux amer entre le gris de la réalité et le rose de l'insouciance.
" Kitano est de la race des poètes taciturnes. Nul mieux que lui ne sait introduire la digression au coeur de l'action, faisant alterner des plages contemplatives et des clignotements de violence sèche. " Voici comment Michel Boujut introduit ces conversations de Takeshi Kitano avec Kurosawa, Imamura, Kassovitz et Hasumi. Créateurs et techniciens, ils sont à la fois du côté de ceux qui doutent et de ceux qui savent. Ils sont tous engagés dans la beauté et la violence du monde, et leurs échanges ont la fulgurance et la précision d'un éclairage choisi sur une situation donnée. Ils travaillent en artisan, jamais en théoricien. Ils ont des convictions, non des certitudes. Ils vont de l'avant.
La vingtaine révolue, Takeshi Kitano, errant dans Tokyo, désoeuvré et nonchalant, décide un jour qu'il sera acteur comique. Pour y parvenir, une seule direction : Asakusa, le quartier des théâtres, des boîtes de strip-tease et des yakusas.Dans l'une d'elles, Le Français, il est engagé comme garçon d'ascenseur. Il y rencontre l'acteur Senzaburo Fukami, qui deviendra son maître. Entre deux numéros d'effeuillage, Kitano joue ses premiers sketches comiques. Avec deux autres jeunes acteurs, il découvre le style dialogué qui fera son succès, le manzaï, style qu'il marquera par ses outrances de langage, alors inimaginables au Japon.Écrivant comme il joue, avec ce ton impassible et distancié, Takeshi Kitano, l'auteur de Sonatine, de Hana-Bi, de L'été de Kikujiro et de A Scene at the sea, donne dans ce livre, suivant la voie d'un maître qu'il admire, le récit de son initiation aux arts de la comédie.
Takeshi Kitano a marqué les cinéphiles par ses films délicats et poétiques sur l'enfance. On redécouvre sa prédilection pour cette période douce-amère à travers ces trois nouvelles. Lors de la fête des sports de l'école primaire, deux frères hésitent entre crainte et excitation. Après la mort de leur père, deux orphelins contemplent les étoiles avec le télescope qu'il leur avait offert. Un collégien passionné d'histoire fugue pour aller visiter les temples de Kyôto et y rencontre une jeune fille...
Kazuo est mal parti. Il a perdu son travail, sa petite amie l'a plaqué pour un autre et il est rongé par de grandes interrogations métaphysiques. Lorsqu'il tombe par hasard sur une étrange communauté religieuse, il s'y accroche désespérément, comme à une bouée de sauvetage.
Pourtant, ça sent l'arnaque. Le maître spirituel est un filou, et son adjoint un baratineur sans scrupule. Quant aux adeptes, ils semblent surtout chercher l'élévation spirituelle dans les bars et les bordels. Qu'importe : Kazuo est bien décidé à prendre du galon. Mais le destin veille au grain, et en moins de temps qu'il n'en faut pour dire « zen », les choses prennent une étrange tournure...
Le cinéaste et acteur japonais Takeshi Kitano, alias Beat Takeshi, évoque son enfance et son univers artistique et raconte la conception de son exposition à la Fondation Cartier à travers des croquis d'objets qu'il a inventés, des plans d'installations, des peintures, etc.
Ce livre réunit trois nouvelles sur l'enfance et l'adolescence, écrites par Takeshi Kitano dans le courant des années 1980, avant qu'il entame sa carrière de cinéaste.
Dans " Le champion en kimono ouaté ", un enfant studieux et peu sportif doit participer à la course de vitesse de son école.
Dans " Nid d'étoiles ", deux frères sont contraints de déménager à Ôsaka avec leur mère après le décès de leur père.
Dans " Okamé-san ", un collégien tokyoïte passionné d'histoire, après une altercation familiale, part visiter seul les temples de Kyôto.
Très émouvantes, ces trois micro-fictions sur la difficulté d'être enfant et adolescent sont écrites avec la lucidité, la sensibilité et le lyrisme qui imprègnent les films de Kitano. Le futur cinéaste y annonce sa veine tendre, drôle et poétique, celle de A Scene At the Sea (1991), Kids Return (1996) ou L'Été de Kikujiro (1999). Avec une économie de mots proche de sa grammaire de réalisateur, il se met en quête de cette part d'enfance et d'innocence perdues qui hante son cinéma, et parvient comme nul autre à nous toucher droit au coeur.
Le texte sera illustré par des portraits d'enfants et d'adolescents réalisés par Emmanuel Guibert.
Mots-clés : Takeshi Kitano, Kid's return, enfance et adolescence