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Esperluète Éditions
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Cher arbre est un livre qui vient du coeur, une invitation à prendre soin de nos chers arbres.
Cette réédition propose plusieurs lettres inédites supplémentaires, en plus des 36 lettres d'origine (publiées en 2022, ouvrage épuisé), ainsi qu'une toute nouvelle couverture.
Avec rigueur et sensibilité, elle s'adresse à chacun de ces arbres choisis avec soin et s'attelle à les décrire, à dresser un bref portrait de leur histoire, leur provenance, leurs vertus, les mythes associés...
Elle invite le lecteur, en douceur et sans jamais rien imposer, à la rejoindre dans cet hommage à la nature et au vivant, à ce qui nous entoure en silence.
De sa plume poétique, elle nous convie à prendre le temps de s'arrêter un instant, le temps de considérer ces arbres qui nous entourent, les saluer, les remercier.
Les textes d'Albane Gellé sont accompagnés de dessins en noir et blanc de Séverine Bérard. Avec délicatesse, elle s'attarde sur le détail d'un arbre, un bourgeon qui éclot, une feuille qui se déploie, une racine qui cherche son chemin sous la terre, une cîme qui se dresse vers la lumière du ciel, une branche en hiver prête à reprendre vie à l'arrivée du printemps. -
Le dit de la renarde
Chris Delville, François Emmanuel
- Esperluète Éditions
- L'Estran
- 1 Mars 2024
- 9782359841770
La renarde dit.
Ne reviens jamais.
Sur tes traces.
Si tu reviens.
Tu t'es déjà perdue.
Dans cet ouvrage entre gravure et poésie un fil se noue à chaque fois autour d'une pointe-sèche de Chris Delville.
Silhouettes ondulantes, personnages et animaux énigmatiques y mènent le bal. La graveuse convoque hommes et bêtes pour les placer en suspension dans la page. Une architecture est esquissée, une cartographie incertaine de traits et de signes, qui semblent remontés du plus profond de la nuit...
François Emmanuel répond en poèmes. Depuis l'espace silencieux de l'image, à distance d'elle, il fait naître des voix, intimes ou lointaines, déliées, musicales. Sur le rêve sidéré de l'oeuvre graphique, surgissent des aveux, des appels, des murmures... comme bribes de paroles saisies en son sommeil sur les lèvres de la rêveuse...
Chris Delville a toujours gravé dans l'inspiration des poètes (Han Shan, Anna Akhmatova...) François Emmanuel est resté longtemps fasciné par son oeuvre jusqu'à tenter aujourd'hui cette suite de poèmes en bord de gravure. C'est l'aventure de ce recueil qui témoigne de leur complicité et leur profond respect mutuel.
Le lecteur se laisse envoûter par l'enchaînement des pages, l'étrange alliance des images et des textes, sur une vibration, dans un intervalle où l'écriture tremble et ose. Sous le signe de la renarde un dialogue s'ouvre. Une danse peut-être. -
Funambules sur le point d'éternuer
Didier Lévy
- Esperluète Éditions
- L'Estran
- 17 Mai 2024
- 9782359841848
88 vies...
88 histoires...
Toujours sur le fil...
Ces 88 courts récits emmènent le lecteur dans une situation, un événement, une histoire singulière. Ces 88 personnages sont tantôt étranges, tantôt burlesques ou inquiétants, souvent drôles, parfois tendres. 88 occasions de "se faire un film" de l'histoire qui survient tant l'écriture nous permet de nous projeter dans un avant et un après la séquence.
Autant de moments pour apprécier le talent de conteur de Didier Levy, qui en un claquement de doigts nous prend et nous emmène là où la logique n'a pas toujours cours.
A travers ces personnages, il sonde joyeusement nos âmes, nos non-dits ou nos fantasmes. L'humour de l'auteur, souvent noir, se fait parfois politesse du désespoir. La chut n'est jamais loin. Et c'est bien l'aspect cinématographique des récits combiné à leur brièveté qui permet aux images d'advenir tout en laissant la porte ouverte. Car c'est à nous, lecteur, que la chute, au propre comme au figuré, appartient. Cette chute inhérente à l'humanité qui nous laisse perplexe et nous inquiète. Parce que, peut-être, la chute du funambule n'adviendra pas - sauf s'il éternue? -
La maison des nôtres
Romain Billard, Anne-Marie Finné
- Esperluète Éditions
- L'Estran
- 4 Juin 2024
- 9782359841855
Au début de l'automne 1632, Odile Jean-Vallon, religieuse au monastère des Ursulines de Langres, décide de fonder à Flavigny, en Bourgogne, avec quelques-unes des autres soeurs du même couvent, une nouvelle maison de leur ordre.
Ce projet, s'il voit bien le jour, ne tiendra pas à l'usure du temps et le couvent sera abandonné. De celui-ci, il ne reste aujourd'hui que quelques ruines. Assez pour écrire, pour construire un puzzle de fragments et pour faire advenir un récit qui recrée un lieu, son utopie et sa poésie.
Ce récit d'un échec est avant tout celui d'une force, celle du commun à construire, mais aussi celle d'une présence à l'autre, à travers la nature qui affleure à tout instant.
En effet, des femmes, hors champs puisque recluses, rêvent d'une communauté de lieu et de pensée. Seules dans leur utopie, elles développent une intimité puissante avec leur environnement. Jardin, plantes, insectes, animaux sont convoqués pour nous emmener dans leur univers où le temps se suspend.
L'écriture de Romain Billard, toute en réserve, ellipse et concision, nous esquisse ce tableau par petites touches, par moments suspendus. Cette écriture porte en elle une sérénité et une musique qui nous fait adhérer à ce rêve d'un autre temps pour le ramener au temps présent. C'est notre besoin de maison, notre besoin d'habiter le monde, mais aussi notre besoin de le posséder qui sont ici interrogés et mis en balance avec nos besoins de commun et de nature. Pourtant rien ne s'oppose, les fils se tissent au fil des fragments pour composer une géographie de l'ici et de l'ailleurs à travers le temps.
Les images d'Anne Marie Finné sont dessinées sur papier carbone, ce papier qui tout à la fois laisse une empreinte et en garde la trace. Ici, la matrice devient l'image, et les noirs profonds des dessins que ce papier permet, résonnent lontemps avec le texte pour l'augmenter de leurs lectures. -
Chevaux de guerre
Alexandra Duprez, Albane Gellé
- Esperluète Éditions
- L'Estran
- 8 Mai 2017
- 9782359840773
Où ? vont nos chevaux, leurs souffles chauds, leurs jambes sûres.
Où ? partent leurs façons dignes, leurs courbes claires, leur élégance, et cette entière fidélité à ce qu'ils sont.
Albane Gellé a écrit ce poème avec des cartes postales de la guerre 14-18 dans les mains. Poème écrit pour tous les chevaux qu'on emmène à la guerre. Poème qui pose la question du sens de ce lien délétère entre les hommes et leur monture. Poème qui glisse de l'observation à la dénonciation de la folie des hommes par le biais du portrait capté, imaginé, de ces chevaux, compagnons d'infortune.
Alexandra Duprez y répond par la peinture, en noir et blanc, en matière et silence. Avec cette force crue de l'encre et du pinceau qui, lorsqu'ils passent par ses mains, donnent une vision sombre et cruelle de la guerre, des chevaux et des hommes.
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Ce soir, on dort dans les arbres
Violaine Lison, Valérie Rouillier
- Esperluète Éditions
- L'Estran
- 9 Avril 2021
- 9782359841374
L'auteure s'adresse à sa grand-mère centenaire et tisse le récit d'une relation. Amour, complicité, humour et bienveillance offrent en creux le portrait tendre et délicat d'une transmission. La petite-fille accompagne le très grand âge de la grand-mère, dans ses moments d'égarement et dans ses éclairs de lucidité, dans ses petites folies, ses souvenirs, ses chansons... Elles rejouent à deux l'universel de la fin de vie : quand le corps échappe, le contenir de ses mains ; quand l'esprit s'égare, l'accompagner avec douceur ; quand les repères se brouillent, guider et rassurer.
La présence à l'autre devient une force tangible sur laquelle se reposer. Violaine Lison pose des mots justes et sensibles sur ce qui lie un grand-parent à son petit-enfant. Valérie Rouillier l'accompagne de traits à l'encre qui parlent de maillages, de réseaux, de bifurcations, de retrouvailles... Un regard puissant posé sur les êtres chers qui se préparent à partir.
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Notes découpées du japon
Junko Nakamura, Benoît Reiss
- Esperluète Éditions
- L'Estran
- 21 Août 2018
- 9782359840964
Un Français installé au Japon y enseigne sa langue à des Japonais passionnés par les complexités de la conjugaison française. De son regard d'étranger, admiratif et étonné, curieux et séduit, il observe les gens - les jeunes, les vieux, les salarymen, les spectateurs endormis au Kabuki -, la nourriture - les ramen, les biscuits de riz, les élégants gâteaux de gelée -, la nature - les grenouilles, les cerisiers, les oiseaux, les cèdres, et l'eau, surtout. Les lacs, la mer, les sources chaudes, la pluie, les fleuves, les vagues noires des tsunamis meurtriers.
Avec une écriture dépouillée, contemplative et sans artifice, Benoît Reiss décrit quelques moments de cette vie, fragments découpés dans le continu de l'existence, autant d'instantanés qui racontent la beauté et la poésie des « petites choses » du quotidien nippon.
Les aquarelles de Junko Nakamura, entre paysages exotiques et détails ordinaires, ponctuent ce récit et habitent l'espace entre ces « notes découpées », qu'elle rassemble d'un trait de pinceau.
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Les souvenirs et les regrets aussi
Sara Greselle
- Esperluète Éditions
- L'Estran
- 19 Février 2021
- 9782359841350
Première fois qu'on se rencontre, on s'embrasse.
Deuxième fois qu'on se voit, on fait l'amour.
Troisième fois qu'on se retrouve, on se sépare... déjà ?
Petits instantanés d'une vie amoureuse, ces fragments décrivent des rencontres d'un point de vue féminin. Entre les décalages, les déconvenues, les ratages et les espoirs, survient parfois une rencontre inattendue qui ébranle et laisse une marque.
J'essaie d'être toutes ces femmes que je pense avoir en moi.
Toutes en même temps, toutes à la fois.
Cela provoque en moi des séismes :
Pensées contradictoires, clairs obscurs, ratures à mes phrases, En filigrane se profilent quelques questions : dans l'océan moderne des réseaux toujours plus abondants, comment rencontrer l'autre ? comment se confronter à la quête d'une rencontre vraie ?
Avec des bribes poétiques, Sara Gréselle propose des éléments de réponse au travers d'un regard bienveillant sur les rencontres amoureuses d'aujourd'hui. Les relations sont décrites pour ce qu'elles sont, sans hiérarchie ni jugement, et l'on passe avec bonheur des rencontres fugitives aux trajectoires qui se croisent, se séparent ou se retrouvent, des relations complexes aux rencontres empreintes de douceur.
Le ton oscille entre humour et légèreté, justesse et tendresse, simplicité, naïveté, vulnérabilité. Un ton renforcé par les dessins qui eux aussi nous parlent de ces corps qui s'ajustent dans l'espace et le temps, solitaires, mais reliés.
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La Princesse de cristal
Paola Stévenne, Loren Capelli
- Esperluète Éditions
- L'Estran
- 4 Mars 2008
- 9782930223889
"Il était une fois un enfant dans un château sonore, fait de bruissements, de pas et de présence subtile, avec une princesse qui se cache et dont le petit pois serait un caprice général sur la matière dont elle est faite : le cristal. Une princesse donc qui peut casser comme un jouet, comme un rêve, comme un départ aussi. Une métaphore sur la nécessité de quitter père et mère, sur l'apprentissage d'un art car au commencement était le chant des oiseaux.
La Princesse de cristal est une superbe fable musicale racontée par Pietro Pizzuti, sur une musique de Fabian Fiorini au piano avec Magic Malik à la flûte et Laurent Blondiau à la trompette."
Pascale Tison
L'écriture et la réalisation de Paola Stévenne s'adresse à tous, dans ce langage imagé qui est le propre du conte, associé à l'exigence d'une écriture contemporaine.
Les dessins tantôt fluides, tantôt hachés et pointillés de Loren Capelli accompagnent magnifiquement l'ensemble. -
Nid. Trois petites lettres à définir.
On a changé de maison, dit le personnage dans un monologue à la fois précis et hâché. Mais pour aller où?? Clinique, maison de repos, pensionnat, prison, monastère... la définition du lieu est floue, mais ce qui est sûr, c'est qu'il est fonctionnel, cadré, défini géométriquement, identique de pièce en pièce... bref, institutionnel. Au fil des fragments poétiques, la géographie de l'espace se dessine et se répète, carrée, divisée. Tangible, elle apporte structure et apaisement. Ramène-t-elle de la sécurité dans la confusion?? ou accentue-t-elle l'impression de malaise, de perte de repères?? L'autrice nous emmène sur ce terrain glissant et, en douceur, nous ouvre les questions d'identité, de quête et de définition de soi.
Dans ce pays, toutes les constructions sont comme celle-ci. Un mur, une chambre, une salle de bain avec les toilettes. Et la douche. Les lavabos sont à l'avant-plan. Et c'est pareil jusqu'au bout de la rue, très loin. Jusqu'au bout du pays.
On reçoit à manger tous les jours. Est-ce que mes parents vont venir me chercher?? Il faudra leur téléphoner.
Le personnage, qu'on devine être un parent - un patient?? -, désorienté, cherche qui il est, qui elle est, perdu dans l'espace de ce lieu inconnu et peut-être aussi un peu perdu dans sa tête, mais chez qui la vie pulse et qui cherche à quitter cet enfermement.
Puis le texte s'ouvre sur une deuxième partie en tu qui brise la solitude du personnage. Quelqu'un est là, qui prend soin et offre un regard extérieur, bienveillant, presque admiratif de cette capacité à re-créer un monde, à faire d'un espace clos un lieu de vie. Lieu de repli, certes, mais lieu où les frontières s'abolissent et où la liberté se déploie.
Françoise Lison-Leroy nous entraîne dans un monde où les mots font corps, où l'écriture dévoile une part d'ombre. Avec la farouche volonté de ne pas tout dire, elle nous donne à voir les méandres des pensées d'un parent malade, de la vieillesse qui a parfois des sursauts de fougue de l'enfance. Elle donne au texte son propre moteur et nous laisse, comme lecteur, le soin de tisser des liens ou, mieux encore, de rassembler les fines brindilles d'un nid à construire.
Les monotypes de Pascaline Wollast accompagnent les poèmes d'un trait juste et évocateur. Elle fait affleurer la solitude, le désarroi mais aussi la rencontre et le lien qui libère. -
Passagers
Ludovic Flamant, Jeroen Hollander
- Esperluète Éditions
- L'Estran
- 12 Septembre 2018
- 9782359840971
Un voyage en métro. Des passagers, absorbés dans leurs pensées ou leurs discussions. Ludovic Flamant observe ceux qui l'entourent et s'amuse à imaginer leur vie : d'où viennent-ils ? Où vont-ils ? À quoi pensent-ils ? L'auteur est fasciné par la diversité des gens que l'on croise quelques instants.
Il enchaîne une série de portraits imaginés et touchants. Dans son observation, chaque détail compte : la couleur du rouge à lèvres, le regard qui fuit ou qui rêve... Une femme qui se remaquille, une autre qui s'inquiète pour ses enfants, un fan de super-héros qui regrette de ne pas en être un. Ceux qui veulent attirer l'attention, ceux à qui on ne fait pas attention : SDF, immigrés, monsieur ou madame-tout-le-monde...
Toujours pudique et délicat, le narrateur esquisse plus qu'il ne dissèque, laissant à chaque passager suffisamment de mystère pour que le lecteur puisse rêver.
Les planches de Jeroen Hollander viennent ponctuer ces portraits. Plans de métro, lignes urbaines qui s'entremêlent, se croisent, s'arrêtent. Ses images font penser aux chemins de vie qui se croisent, tentative de géographie des trajectoires humaines.
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Le jour coude-à-coude
Camille Nicolle, Colette Nys-Mazure
- Esperluète Éditions
- L'Estran
- 21 Février 2020
- 9782359841237
L'aube arrive. Pour l'écrivaine, elle est féconde. Elle se retire de l'agitation naissante, fait un pas de côté pour mieux observer le monde qui l'entoure, avant d'y revenir, alerte, à l'écoute et disponible.
Colette Nys-Mazure évoque l'excitation du nouveau projet qui prend aux tripes, mais aussi l'angoisse de l'écriture, le saut dans le vide, et surtout la nécessaire confiance dans le processus journalier.
À partir de quand cesse-t-on de regarder vers l'avenir et regarde-t-on les souvenirs, le passé ? quelle place trouver dans le tumulte du monde ? quel juste endroit pour le poète ?
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Les bouloches
Françoise Lison-Leroy, Pascaline Wollast
- Esperluète Éditions
- L'Estran
- 15 Décembre 2012
- 9782359840346
Un homme garde des bouloches au fond de ses poches. Parfois il les tient au creux de la main. Il en aime la rondeur et la douceur. Par elles, il se rassure, reste au monde ou se souvient de l'enfance.
C'est un pe're sous l'oeil de sa fille. Elle le regarde partir. Le moment pre'sent n'a plus prise sur lui. Les souvenirs s'effacent. Et s'il s'agit de l'oubli et de la perte, on lit surtout l'amour et la vie qui unissent ces deux-la'.
Françoise Lison-Leroy offre un texte fort, ou' l'observation de la vieillesse du pe're se teinte tour a' tour d'e'motion, d'humour, de tristesse, et toujours de tendresse. Il y a de l'âprete' dans cette e'criture qui e'vacue tout sentimentalisme et toute complaisance, qui dit les choses comme elles sont.
Pascaline Wollast re'pond par des dessins noirs, emplis de matie're, ou' la terre et le personnage se confondent. Le jardinier, le jardin, les animaux, les bouloches deviennent sous son trait les objets d'une ge'ographie de l'intime. -
On disait / la vie.
/ Et ce n'était / que remuer le corps.
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Pour ne plus jamais perdre
Veronika Mabardi, Alexandra Duprez
- Esperluète Éditions
- L'Estran
- 6 Septembre 2011
- 9782359840216
Trois moments pour dérouler le temps et arpenter la mémoire : une femme nous emmène dans la maison d'une grand-mère, vers les sentiers au fond du jardin et là où tout se trouble. La marche et l'errance urbaine y réveillent le souvenir et dessinent un nouveau territoire à parcourir.
Texte de passage, de prise de conscience, de renoncement à un temps idéal qui passe par le deuil - pas seulement des proches, mais d'une idée du monde, d'une liberté de rêver. Une écriture puissante, à vif, qui nous entraîne là où le quotidien devient poésie, là où le souvenir tisse sa trame. -
Mes Pénélopes
Carol Vanni, Véronique Decoster
- Esperluète Éditions
- L'Estran
- 15 Novembre 2015
- 9782359840629
Dans ce récit mosaïque, chaque Pénélope égrène un moment de vie. Elles disent je et déclinent leur âge. Elles sont femmes pour la plupart, mais pas toujours, elles sont ce qui nous rattache à la vie : les temps simples, les joies intenses, les peines, les doutes, les changements de cap...
Ces moments, Carol Vanni nous les livre dans une langue issue de son expérience de l'oralité et du mouvement. Le long polissement de ce texte, induit par une attention particulière au temps et à l'attente, offre une simplicité de façade qui touche au coeur. Véronique Decoster lui répond en puisant dans une série comprenant une centaine de peintures, intitulée intervalle, où elle rassemble des images quotidiennes sorties de son album de famille ou de celui de tout un chacun. -
Les choses que l'on ne dit pas
Daniel Arnaut, Anne Leloup
- Esperluète Éditions
- L'Estran
- 1 Mars 2006
- 9782930223711
Un homme, ancien ouvrier, est atteint d'une maladie incurable. Ses dernières paroles, d'une folie et d'une lucidité saisissantes, trouvent un écho dans le monologue du narrateur, son fils, qui les recueille et les prolonge. Hommage au père, à ce qu'il a été, à ce qu'il n'a pas pu être.
Avec pudeur, Daniel Arnaut nous convie à un voyage à travers « les mots que l'on ne dit pas ». Loin de nous retrancher du monde, cette plongée dans le secret de l'être ouvre notre regard aux gens, aux objets, au paysage. L'écriture, sobre et concise, donne à ce partage une dimension universelle.
Anne Leloup a illustré ce texte : « J'ai voulu d'une part rendre hommage à la relation père-fils en la traitant par le biais de "figures", à la fois présente et absente. D'autre part le texte évoque aussi des détails de la vie quotidienne et fréquemment des situations où les mains sont actives. Les mains d'une personne font autant son identité que son visage. C'est peut-être pour cela que si, dans les " figures ", les visages sont absents, les mains, elles, sont incarnées. On pourrait aussi dire que les traits hachurés répétés dans les images sont autant de signes de la confusion de l'esprit et des sentiments des personnages. Du père comme du fils. Mais il n'y a pas que cela, ces traits effacent, nient, gommes, parfois avec rage mais au final ils offrent comme un apaisement. Tout cela, c'est ce que je peux dire "après coup", après avoir fait les images. Au moment du dessin la main pense à servir le texte mais pas à préméditer sa propre écriture.» (Noville, le 26 janvier 2005) -
Poids plumes
Kikie Crêvecoeur, Nicole Malinconi
- Esperluète Éditions
- L'Estran
- 20 Septembre 2019
- 9782359841121
À la manière d'un naturaliste-poète, Nicole Malinconi observe les oiseaux de nos contrées et en dresse le portrait. Elle place au premier plan ceux que nous côtoyons tous les jours, parfois sans leur prêter beaucoup d'attention. L'un construit son nid, tandis que l'autre perfectionne son chant. D'autres sont en partance vers des régions lointaines...
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Aux commandes de plus en plus rapprochées, que crie le chef, ils répondent de plus en plus vite et fort, sans même plus tourner la tête vers lui. L'urgence se déplace, en vague, depuis les entrées jusqu'à ceux qui cuisent, découpent, dressent, comme si chacune des assiettes avait son temps propre, mais qu'eux devaient mener de front tous les temps au même moment. Derrière la porte de la cuisine, c'est tout un monde qui s'active : sommelier, maître d'hôtel, chef, cuisiniers, commis et apprentis, pâtissiers, serveurs, plongeurs...
Les premiers clients arrivent, c'est le signal du départ. C'est une rythmique bien rôdée, décrite avec minutie. Les gestes s'enchaînent et la concentration est palpable. Nicole Malinconi a voulu faire l'expérience d'une soirée en cuisine, dans les coulisses d'un restaurant étoilé, là où tous opèrent loin des regards. De son poste d'observation, elle décrit les visages concentrés, les mains expertes, les fumets échappés des casseroles.
Le chef, à la lisière du chef d'orchestre et du magicien, supervise le ballet des mains qui lavent, coupent, cuisent et disposent. Il est la clef de voûte d'un édifice humain ; l'équipe n'est rien sans lui, mais il n'est rien sans ses collaborateurs. C'est une plongée dans un monde unique, qui intrigue autant qu'il fascine. Un livre pour les amoureux de gastronomie.
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Pierrot de rien
Françoise Lison-Leroy, Anne Leloup
- Esperluète Éditions
- L'Estran
- 20 Septembre 2014
- 9782359840520
Au départ d'un fait réel, la rencontre lumineuse d'une errante d'aujourd'hui, Françoise Lison-Leroy a construit un récit poétique qui court vers une autre présence. Une voie ferrée, un petit bois, la vie sauvage... et cet autel de campagne, dédié à un accidenté de la route.
Ce texte, entre récit et poésie, raconte l'histoire qui naît lorsque le réel éclate et qu'une fuite en avant le remplace, quand le chagrin prend le dessus sur la vie. Il raconte un homme, ou une femme, qui vit de vide et du bruit du train, s'installe dans un petit bois, là où un jeune père est mort d'un accident de la route ; deux histoires bien réelles se croisent. C'est à la lecture des traces de bords de chemin - abris de fortune, cartons empilés, petit bouquet ou photo jaunie... - que ces vies brisées se révèlent. Ces traces ne parlent pas toujours aux vies pressées, il faut l'oeil du poète pour les lire et les comprendre.
Françoise Lison-Leroy construit son récit de ces histoires glanées, elle en fait un « moment en mots » En parallèle, les dessins d'Anne Leloup glanent le temps qui passe : ombre portée, brindilles, traces... de ce qui se passe au ras du sol, que l'on choisit de voir ou de piétiner. -
Rives du Congo ; Tétouan
Annemarie Schwarzenbach
- Esperluète Éditions
- L'Estran
- 1 Décembre 2005
- 9782930223643
Rives du congo et tétouan sont deux cycles de poèmes qui ont été écrits en 1941-1942 par annemarie schwarzenbach lors de ses voyages en afrique.
Ils reflètent particulièrement bien la personnalité tourmentée de cette voyageuse hors du commun. " marqués par une grande intensité affective et intellectuelle, ces séjours correspondent au moment de l'oeuvre oú la forme poétique tend à prendre le pas sur les autres, oú même le roman finit par tourner au poème. il semble bien que dans l'ensemble de poèmes qu'elle écrit alors, et qui sont ici réunis, une voix intérieure ait trouvé façon de s'exprimer à plein.
" nicole le bris.
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C'est pas un jeu
Françoise Lison-Leroy, Jean-Claude Saudoyez
- Esperluète Éditions
- L'Estran
- 4 Mars 2008
- 9782930223865
Nous voilà prévenu, c'est pas un jeu ! Ni les personnes évoquées, ni les gestes posés, ni la parole du poète... La vie est au-delà du jeu, plus précieuse et plus grave. Cruelle aussi parfois dans le sourire que les mots provoquent.
Et le poète, comme le sculpteur, évoque la part d'étrangeté qui façonne l'humanité.
Le livre est composé d'un ensemble des quatre textes : C'est pas un jeu - Le bleu ciel n'embellit personne - Jean et Julia - L'aveu, l'envol. -
La concordance du temps
Christine Van Acker, Vero Vandegh
- Esperluète Éditions
- L'Estran
- 15 Décembre 2012
- 9782359840339
Quand le temps ne fait rien pour réunir deux personnes qui s'aiment, que deviennent-elles ? L'un est-il venu trop tôt ? L'autre est-elle arrivée trop tard ? Existe-t-il une magie qui permette d'aller à la rencontre de la jeunesse d'un vieillard en qui une jeune fille a reconnu l'amour ? Peut-on se jouer du temps ? Quels sont les sacrifices qu'exige un tel amour ? Peut-on se l'autoriser ?
La concordance du temps nous parle du temps, nous parle surtout de l'importance de la « première fois » pour une jeune fille, de l'âge qui se'pare parfois ceux qui s'aiment. En amour, les e'carts d'âge ont parfum de scandale, sauf si le conte nous donne les clefs pour re'pondre aux questions et si la sorcie're s'en mêle ; alors tout devient possible...
Un pas de deux amoureux ou' les amants se rencontrent, se croisent, se refusent, se rejoignent, se perdent et se retrouvent.
Christine Van Acker e'crit pour tenter de trouver au fond d'elle-même ce qui, au-dela' de toute morale, pure convention sociale ou simple acte intellectuel, pourrait toucher au plus profond le coeur de notre inconscient collectif. Elle aime faire des pas de côte', entrer dans l'e'trange, l'onirique, avec des e'lans de visionnaire.
Les gravures de Vero Vandegh donnent corps aux deux amants par le jeu qui unit le personnage a' son ombre. Les se'quences de ses images cre'e une re'pe'tition narrative des plus re'ussies... -
La vieille Théodora ne marche plus, elle ne voit plus. Mais elle se souvient et raconte. Elle nous parle de sa vie, de ses rencontres, ses amours, ses espoirs, mais aussi ses errances, ses drames et ses désillusions.
Théodora est une enfant du fleuve. Née Rom, elle a voyagé au gré des vents. Traversant le temps, elle a vécu plusieurs vies. Née à l'aube du XXe siècle, elle le traverse tout entier. Temps de guerres, de communisme, d'oppressions répétées, l'histoire des Roms se révèle au fil du roman et se confond avec celle du siècle.
Naître femme, c'est s'exposer à la tutelle des pères et des maris, Théodora le comprendra vite. Tout comme elle pressentira aussi que par la lecture et l'écriture, elle échappera à la fatalité. Aladin, le tendre amant, Nahum, le fils d'élection, Joseph, le marin, croiseront sa route.
Personnages lumineux, ils partageront un temps sa vie avant qu'elle ne reprenne la route et construise sa destinée.
La force du travail de Jean Marc Turine, depuis ses premiers textes, réside dans son souci de donner la parole aux sans-voix, aux opprimés, aux victimes et de se dresser, sans relâche, contre la guerre et l'exclusion.
Par une écriture juste et engagée qui donne de la force à ce récit, il dénonce l'exil forcé, les brimades, l'injustice... Les voix du récit s'entremêlent pour nous emporter dans une histoire forte et entière, qui ne laisse pas le lecteur indifférent et le pousse à reconsidérer les questions de l'exil et de l'exclusion à la lumière de l'histoire contemporaine.