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Noroit
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Troisième recueil d'un triptyque sur les possibilités du poétique face à l'horreur et à la détresse, Exercices de joie prend le risque de la tendresse en choisissant la douceur comme arme de combat. Dans une écriture fluide qui alterne entre prose et vers, les poèmes explorent la notion de joie, non seulement comme quête d'apaisement, mais comme responsabilité à l'égard des autres : le souci de leur apporter espérance.
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À l'intérieur d'une petite boîte, trois avortons, trois disparues fantasmées, surnommées crevettes, vivotent. Non-mère de cette non-vie, la narratrice choisit le vide du ventre afin d'échapper au destin tragique de celles qui l'ont précédée. Car au bal des absentes, la mort rôde inlassablement. Recueil de deuil, de colère et de compassion, Adieu les crevettes est une reprise de pouvoir sur les rouages filiaux qui enchaînent, une ode à l'amour maternel et à la liberté de choix.
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Louise Dupré signe ici un livre courageux dans lequel, indignée, lucide, elle trace le mouvement allant des chambres à gaz à la chambre de l'enfant des proximités. Côtoyant l'horreur, elle ne sombre pas dans le cynisme. Bien au contraire entretient-elle un espoir qui s'incarne dans la vie même. Certaines histoires exigent en effet « des échelles plus hautes que les flammes », la vie n'étant pas qu'un enfer.
Une écriture vive, un vers bref porté par une phrase qui a l'amplitude des vents majeurs, soufflant sur le feu des plaies brûlant dans les fourneaux, comme une réponse de poète.
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Des formes utiles est un recueil de vaillance et de veille. Il est le côté face du vide et des manques, du froid et de l'oubli. Ce à quoi le coeur résiste ou cède. Et il est tout autant, depuis l'entaille profonde, à coup de questions, d'étonnements et de rêves, ce que, de l'être et du comment, les mots donnent à voir ou à taire. Peut-être ce à quoi les vents nous préparent.
Accompagné de cercles réalisés au crayon par la poète, le recueil donne à voir son avant-poème, sorte de lexique monoculaire où se font et se défont les formes à venir. Hypnotique, l'écriture de Martine Audet poursuit son travail d'orfèvrerie dans les sinuosités de la langue et de notre rapport au monde. -
Devant la maladie et les horreurs du vivant, la peur grandit. Comment ne pas la laisser tout envahir, mais plutôt la soigner, avec compassion pour soi ? Dans une fresque familiale où domine un syncrétisme de croyances rites catholiques, superstitions populaires et traditions latino-américaines , Peur pietà explore une pluralité de rituels qui, à défaut de conjurer la peur, offrent une connaissance créative et sensible du monde.
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Est-ce que le futur peut encore se rêver ? Ou est-ce que l'obscurité peu à peu nous avale ? Gravitant dans la mémoire de la conquête spatiale, Scaphandre s'enfonce dans les profondeurs océaniques jusqu'aux limites de l'espace à la recherche de nouvelles formes de survie. Car quelque chose altère le souffle, nous avançons en terrain hostile : anxiété, peur, épuisement réussir réussir réussir même si le coeur s'effrite à chaque geste.
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Un père meurt en Algérie. De l'autre côté de l'océan, une petite fille fantôme reçoit une boîte remplie de ses lettres. Par la forme d'une correspondance posthume, elle interroge les fragments de son identité multiple. Le temps se disloque. Deux soeurs inconnues, « nébuleuses, femmes de l'entre-deux, formes composites », se rencontrent dans l'imaginaire de l'écriture pour apprendre enfin à déjouer l'héritage. Attendez de m'enterrer pour chanter est un récit poétique où s'entremêlent les voix d'une filiation engouffrée dans les silences et les violences accumulées au fil des générations.
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ce qui est nu. résiste. ce qui résiste. répare. ce qui répare. se tient là. et tremble. une petite voix. au bout des poils. te dépasse. te demande.
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Dans une maison bleue auprès de la mer, une voix se construit hors du monde. Après avoir été contrainte au silence par un système conçu pour faire taire, cette voix choisit délibérément sa disparition. Cet essai poétique crée un dialogue entre les études féministes et les poétiques de la nature, pour explorer le retrait comme moyen de survie, comme tentative de soigner la blessure afin d'habiter à nouveau le corps et l'écriture.
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Le 4 août 2020, une explosion inouïe dans le port de Beyrouth cause des milliers de morts et de blessé·es, détruisant toute matière vivante en un souffle. Comment se reconstruire à partir de ruines ? Que résiste-t-il dans les souterrains de la mort ? Dans Chant des créatures, la poète libano-québécoise Nadine Ltaif trouve réparation dans l'écoute de la nature et des êtres vivants qui se défendent sans voix. En hommage au poème « Cantique des créatures » de saint François d'Assise, le recueil s'adresse aux arbres et aux oiseaux comme des adelphes de l'humanité, créant un herbier où dialoguent les plantes du Liban avec les fleurs sauvages du Québec.
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Sans enfant qui court devant soi, où s'enfuient les traditions ? À l'image d'une courtepointe, les poèmes de Marise Belletête reprennent le fil perdu de l'héritage et remettent au métier à tisser l'ouvrage du temps. Telle une Pénélope, la poète tisse et détisse les souvenirs d'une enfance qui déguerpit, devenant à la fois fille d'une lignée improbable et mère- fantôme. Peu à peu, la perte laisse place à un silence habité, celui d'une filiation féminine liée par les recettes de grand-mère et par la beauté variqueuse des cicatrices. Je laisse les enfants disparaître est un recueil d'ourlets décousus et de traumas reprisés en dentelle.
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Poète et essayiste, Louise Warren poursuit une réflexion sur les arts et la création dans une suite d'essais, dont De ce monde. Chroniques et proses , paru au Noroît en 2020. De nombreux livres d'artiste, des expositions et des partenariats s'ajoutent à son oeuvre. Elle participe régulièrement à des événements internationaux, a effectué diverses résidences d'écriture et a reçu plusieurs prix et mentions. Son projet innovateur de cartes poétiques Vivaces. Atelier mobile de lecture et d'écriture souligne près de quarante ans d'écriture.
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Livre d'artiste sur la disparition et l'amour, Le reste grandit plonge au cur des épanchements liés au deuil d'une relation amoureuse. Tantôt frêle, tantôt brûlante, la voix cicatrise à travers un quotidien peuplé de soleils rouges, de larmes échappées et de voyages en pouce le long du fleuve Saint-Laurent.
Dans ce journal à la fois poétique et visuel, Nana Quinn trace les contours d'une solitude nouvelle avec les restes friables des souvenirs. Les territoires extérieurs et intérieurs se lient et s'installent dans les lieux désertés par l'autre. Une rencontre intime se dessine. La vie reprend. Une vie frémissante, pleine comme un fruit mûr sur le point d'exploser. -
je suture son nom. enterre ses cheveux mes racines. les deux bras cerclés. d'ombres chauves. je ramasse. la blessure noire de ma mère. un chant de gorge. tombe éclose.
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[ya khawal!] s'exclamait la grand-mère de Nour, sa téta. Une expression usuelle dans leur communauté égyptienne copte, bien qu'elle signifie « ma tapette ». À travers l'apprentissage de la langue de sa famille paternelle, l'autaire découvre que cette expression réfère aussi à des danseurs habillés « en femme » sous l'occupation ottomane au 19e siècle. L'imaginaire de Nour Symon s'illumine devant les photos de ses ancêtres queer, puis de la connection étrange avec son enfance passée à Ville Saint-Laurent.Dans Khawal, le privilège de la beauté, poèmes, lettres, récit, essai et partitions musicales s'entrecroisent. Nour Symon questionne ses intersections, rend hommage aux familles choisies, partage des recettes égyptiennes millénaires et offre à voir sa complexité comme des tiroirs de breloques-trésors grand ouverts.
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Suite à un accident qui le rendit momentanément aveugle, le poète attrape la lumière, la transcrit sur sa peau, la fait sienne, autrement. Parfois en geste d'adieu, parfois pour s'assurer de ne jamais plus s'effacer. Tel un graveur affairé, il ponce, dessine ce qui n'existe plus, ou pas encore, autour de lui. Dans la rencontre avec l'autre, par le corps, il apprend à demander les mots pour dire le vide, à se réapproprier ses sens et, surtout, la couleur.
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L'éviction, simple et froide, symptôme d'une précarité sournoise qui rôde dans les appartements des villes, fragilise-t-elle l'espace même de l'intimité ? Dans cet essai alliant récit, réflexions critiques et poésie en prose, Laurence Gagné prend comme point de départ son expérience personnelle de transfuge, de la Gaspésie vers Montréal, pour observer les ramifications d'une spatialité urbaine capitaliste qui trouble les liens entre les autres et soi jusque dans le langage.
Par l'écriture poétique, la poète tend la main aux allié·es dans un désir de démanteler les formes politiques et imaginaires de la propriété en occupant autrement l'espace du sensible, qu'il soit social ou textuel.