L'oeil blessé ; politiques de l'iconoclasme après la Révolution française

À propos

Au XIXe siècle, le « vandalisme révolutionnaire » n'est plus de saison. Et pourtant, des gestes oubliés, d'une ampleur insoupçonnée, semblent se rejouer : bustes de rois brisés, emblèmes martelés, drapeaux brûlés. Dans des moments d'anomie, de révolution ou de restauration, le domaine de ce qu'il est tolérable de voir est redéfini. L'oeil blessé dicte sa loi. Que détruisent alors les iconoclastes ? Que visent-ils à travers l'image brisée ?
Quelle puissance et quelle vitalité lui attribuent-ils ? Quels effets croient-ils produire sur le monde social et sur les rapports de pouvoir ? Nourri d'archives vivantes et sensibles, l'ouvrage analyse ces gestes en situation, comme autant d'opérations politiques dont il restitue les sens perdus.


Sommaire

Introduction.
Chapitre 1. L'empire des signes en politique.
1- L'ordre visuel de la souveraineté.
Le portrait du souverain : dissémination, démultiplication, ostentation.
Drapeaux et cocardes : les couleurs souveraines.
Les empreintes de la souveraineté.
2- Sémaphores civiques : marquer l'espace public.
Arbres de la liberté versus croix de mission.
Statues de grands hommes, monuments expiatoires et tombeaux : totems ou tabous ?
3- Signes politiques et « façades personnelles ».
Le vêtement : accessoires et couleurs.
Le langage des fleurs.
Animaux mis en scène, animaux expiatoires.
Le fétichisme des objets.
4- Lire à travers les signes : regards indiciaires.
Lire l'histoire en train de se faire.
Lire les opinions : l'impossible transparence des signes.
Lire la sédition.
5- La vitalité des signes et des images.
Langage « populaire » et incarnation du politique.
Présence réelle de l'image ?
Sacralité et idolâtrie.
Rémanences : une culture magique des signes (premier XIXe siècle).
Chapitre 2. Le désordre des signes : 1814-1830.
1- L'instant destructeur : jouer avec la souveraineté (1814-1815).
Iconoclasme et régime d'incertitude.
La souveraineté retournée contre elle-même : Paris, 31 mars - 8 avril 1814.
Iconoclasme cathartique, iconoclasme mimétique : Marseille, 1814-1815.
Souveraineté insurrectionnelle : une révolution symbolique au village (Graveson, 6 avril 1815).
2- Effacer le passé proche : dé-napoléoniser, dé-révolutionner l'espace public.
L'iconoclasme vu d'en haut.
L'oeil de la Contre-Révolution.
Percer le mur de l'espace privé, traquer les ennemis : une terreur iconoclaste ?
Les feux de l'expiation : autodafés iconoclastes.
3- Briser des idoles, fracturer l'espace public : l'iconoclasme séditieux (1814-1830).
Une vue panoramique.
La construction juridique d'un délit politique.
Faire sécession.
Démobilisation militaire et dissidence politique.
Arrêter la Contre-Révolution.
Interactions : défi, honneur, virilité.
Dérision, inversion, défoulement : le « carnavalesque » en question.
Monnaies iconoclastées : anatomie d'un geste frondeur.
Chapitre 3. Iconoclasme et révolutions, de 1830 à 1871.
1- Scènes inaugurales et mimétisme révolutionnaire.
Marquage de l'espace insurgé et fracture du temps.
« Saccages rituels » et occupations des lieux de pouvoir.
Auto-contrôle.
Occupation, incorporation et « satire en action ».
Saccages et épurations iconoclastes.
Protagonisme et imaginaire iconoclastes : le trône brûlé.
Paris / province : résonances iconoclastes.
2- Iconoclasme et régénération.
Une démocratie du regard ?
Les seuils du tolérable : paroles et arguments iconoclastes.
Vigilance civique : l'oeil citoyen.
Des gestes chirurgicaux ; iconoclasme et iconoclash.
Cycles iconoclastes.
Effacer le théologico-politique (1830-1831).
Recharge iconoclaste et pacification des émotions (1831-1832).
Résistances iconoclastes et lutte pour la maîtrise de l'espace civique (années 1830).
Un iconoclasme en mode mineur (1848) ?
Un iconoclasme d'ordre public (1849-1852).
Réveil et crise de l'iconoclasme (1870-1871).
La colonne Vendôme abattue : l'espace émancipé ?
L'iconoclasme dans les lieux de culte : dévoilement, défoulement, réappropriation (1871).
Conclusion.
Sources et bibliographie.
Table des illustrations.

Rayons : Sciences humaines & sociales > Histoire > Temps modernes (de 1492 à 1799) > Révolution française


  • Auteur(s)

    Emmanuel Fureix

  • Éditeur

    Champ Vallon

  • Distributeur

    Harmonia Mundi

  • Date de parution

    02/05/2019

  • Collection

    Epoques

  • EAN

    9791026708155

  • Disponibilité

    Disponible

  • Nombre de pages

    360 Pages

  • Longueur

    23.9 cm

  • Largeur

    15.5 cm

  • Épaisseur

    2.6 cm

  • Poids

    590 g

  • Support principal

    Grand format

Infos supplémentaires : Broché  

Emmanuel Fureix

Emmanuel Fureix est maître de conférences en histoire contemporaine à l'Université de Paris-XII. Il travaille sur l'histoire de la mort et de la violence, des protestations collectives, les cultures, pratiques et rituels politiques.

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